Si une période de confinement, de repli sur soi, qui nécessite une adaptation des façons de travailler permettait de se connaitre mieux, de chercher à comprendre les autres, 2 réflexions permettant plus d'authenticité et finalement de voir si ce contexte si particulier n'était pas une amorce d'une véritable révolution personnelle.
Je vous propose de poser un oeil sur la spirale dynamique ...et pas seulement pas
Je vous renvoie à cet article d'introduction à la spirale dynamique (https://www.allagi.fr/blog/introduction-a-la-spirale-dynamique) pour mieux comprendre la source des différentes visions du monde.
Introspection sur nos valeurs : faire du changement une force...
Et non plus une faiblesse, nous disait John Highsmith, signataire du manifeste Agile (texte qui déclara ouverte "l'agilité" telle que nous la connaissons aujourd'hui)
Si cette crise a une vertu c'est celle de nous avoir fait peur, de nous avoir fait vaciller sur nos positions de toute puissance et d'invulnérabilité.
Or c'est une bonne nouvelle. Ce repli sur soi nous permet d'opérer une première auto-analyse : celle de nos comportements les plus primaires, les plus basiques, celle qui nous raccroche à nos valeurs profondes.
Je vous propose de visionner la vidéo de Yann Cano qui fait le tour des codes de la spirale dynamique (personnellement, je m'attarde sur son analyse positionnée depuis le prisme de lecture de la spirale et vous laisse apprécier les passages qui lui sont personnels, ses conseils, ses jugements et ses propres croyances.)
La video : https://www.youtube.com/watch?v=gVab9Pl-fwQ - Yann Cano- Spirale Dynamique et le Corona virus : Les enjeux par code couleur...
Mes notes :
Je vous propose alors ce petit (bon ok, pas si simple) exercice.
Recensez les préoccupations et les besoins qui ont influencé vos comportements au moment au démarrage de la crise, établissez une hiérarchie et enfin attardez vous sur la principale parmi toutes celles qu'on peut imaginer comme (dans l'ordre d'apparition dans la spirale) :
- La peur pour son avenir, questionnement par rapport à la mort, nécessité de survie
- Besoin de se recentrer sur sa famille, son foyer, son clan
- L'émergence d'une énergie pour se battre, sentiment de soumission du confinement, besoin de gagner pour rester en vie, sentiment de toute puissance (il ne passera pas par moi)
- L'attachement profond au respect de LA règle pour le bien de tous, naissance des jugements de valeur en cas de non respect, nécessité d’obéir.
- La recherche de solution pour sauver son business (voire de profits opportunistes) et son niveau de vie. Confiance absolue en science.
- La prise de conscience d'une nécessite de solidarité, la vision d'un nouveau monde plus local, d'une autre forme d'économie moins libérale, l'usage intensif des réseaux sociaux pour ne pas perdre le lien avec ses communautés.
Bref faire le point avec soit même pour mieux se comprendre, c'est aussi s'interroger sur l'absence de l'une de ces préoccupations.
Pourquoi n'ai-je aucun besoin d'être en famille, n'ai-je pas penser à accumuler des vivres avant de voir les gens se battre pour du papier toilettes ? Pourquoi ma confiance placée dans les institutions ou dans mon entreprise me rend serein sur l'avenir etc ...
Merci virus invisible de nous permettre de mieux comprendre nos propres visions du monde.
Se connaitre et s'aligner
Analyser ses comportements c'est donc profiter pour balayer ses valeurs pour mieux se connaitre. Connaitre ses valeurs profondes va permettre de comprendre quelles sont nos réactions, nos comportements dans notre quotidien et pourquoi nous prenons nos décisions.
C'est aussi le moment de comprendre l'impact que nous avons sur les autres, d'intégrer que nous n'avons pas tous les mêmes préoccupations, que nous ne sommes pas tous soucieux des mêmes choses.
Proposition d'exercice
Essayer de vous projeter dans un dialogue intérieur avec vos collaborateurs, vos collègues sur leurs besoins : sont-ils éloignés des vôtres ? Quelles sont les différences qui résident dans la hiérarchisation et dans la priorisation des besoins ?
L'acceptation des besoins de chacun, même s'ils sont différents des siens, est une première étape.
La spirale dynamique peut donc encore une fois aider à adopter une posture managériale plus saine et plus à l'écoute.
SI on souhaite avoir une relation collaborative et de qualité avec les autres, l'un des postulats est de considérer que "je suis OK" et que mon interlocuteur est "OK" aussi. C'est à dire que je ne me considère ni comme supérieur, ni comme inférieur à lui (en analyse transactionnelle, on parle des "positions de vies")
Petit exercice : chercher dans vos relations régulières celle qui souffre d'un déséquilibre, par exemple ce manager avec qui vous vous sentez en infériorité dès qu'il est présent dans une réunion,ou ce collègue qui vous semble ne jamais avoir un comportement digne d’intérêtDa)
Maintenant, quelle est votre part de chemin à faire pour que vous vous trouviez dans une position plus équilibrée ?
Dans le même courant de pensée ou d'analyse (celle des transactions), quelles sont mes miniscénario privilégiés. Je vous engage à lire quelques informations sur
OK, "les gens ont le droits d'être ce qu'ils sont" ....
L'objectif est donc d'avoir pleinement conscience que les comportements de ses collaborateurs sont motivés par une vision du monde, un système de valeur potentiellement différents du sien, centré sur un autre "code".
A chaque manager, au travers de cette compréhension, de s'aligner.
Merci virus invisible de nous permettre de mieux comprendre la vision du monde des autres et de faire un pas vers eux.
Authenticité
On a donc le droit d'être qui on est ... Pour être authentique, il faut alors chercher à adopter des comportements en lien avec ses valeurs, sans chercher à les dénaturer. En étant plus lisible, plus accessible, et les décisions seront plus facilement plus acceptées, ou mieux discutées (mieux = avec plus d'échanges)
En générant plus d'avis, on se nourrit des autres, de cette complémentarité que seule la confiance permet de faire émerger.
Cette authenticité permettra aussi d'aller à la recherche de réponses à ces questions personnelles qui embarrassent, d'aller vers le développement personnel et celui du "soi manager" et résoudre tous ces petits dysfonctionnements du quotidien.
En allant plus loin, cette connaissance de soi permettra de s'engager dans chaque action entreprise, en la libellant, à l'instar d'une "User Story" (chère à certaines pratiques agiles), en "en tant que (moi, mon rôle, ma position manageriale ...", je fais cela afin de ..."
Cette cible est alors à puiser dans sa vision du monde.
Il est possible de rapprocher ce concept de celui de "vocation professionnelle" proposée par François Daniel Migeon dans son livre "leader authentique" (Eyrolles 2017)
Petit exercice (encore loin d'etre simple) : comment libelleriez vous votre mission professionnelle ? Quels seraient les liens que vous pourriez tissez avec vos valeurs profondes ?
Ce principe de "leadership authentique" est aussi le centre du Harvard Business Review France d'Avril -Mai 2020.
"Les valeurs qui forment la base d'un leadership authentique découlent de vos croyances et de vos convictions mais vous ne saurez pas ce que sont vos véritables valeurs tant qu'elles n'auront pas été testées sous la pression." (page 52 "Décourvrir son Leadership authentique" par Bill George, Peter Sims, Andrew N. Mclean et Diana Mayer)
HBR valide donc que cette periode exceptionnelle est propice à une reflexion sur sa propre authenticité.
Merci virus invisible de nous permettre de plus authentique et plus aligné face à nos valeurs profondes
Corona : Point Beta et limite de "Orange"
Mon prochain article sera dédié à ce point "beta" qui pourrait être induit par le corona virus, la limite de Orange comme un besoin de révision du capitalisme néo libéral, un amendement généralisé des démarches RSE etc...
Le virus révélateur de façon macro, peut être aussi un point beta pour soi.
J'entends de plus en plus souvent des expressions individuelles décrivant que le monde ne sera plus vécu comme "avant", qu'il faut dés à présent capitaliser pour changer une fois la crise passée etc ...
La question à se poser est celle de la limite : est-ce que mes besoins profonds sont en train de se repositionner dans un autre système de valeur ?
Et si oui, si le système de valeur est vécu comme ayant atteint ses limites alors il convient de se poser les questions de ses propres pré-requis : si cette crise est l'insight alors quelle sont la disponibilité des solutions suivantes, la connaissance de ses propres freins, le support pour changer en toute sécurité.
La encore, la spirale dynamique est une grille de lecture qui peut etre utilisée par le manager : passer du command and control, vers la quête de performance ou de cette recherche de confort personnel à celle plus bienveillante de sens pour soi et le collectif.
Est-ce le moment de faire confiance, non plus pour augmenter les profits uniquement mais pour mettre une quête sociétale au centre du jeu ?
Chercher à se comprendre et se connaitre soit pour etre plus en harmonie avec son groupe, son équipe est un début de changement plus "Vert"...alors
Merci virus invisible de nous permettre d'amorcer un changement personnel.
